Le coronavirus est-il un virus saisonnier ?

Le coronavirus est-il un virus saisonnier ?

Non, nous ne pouvons pas encore le considérer comme un virus saisonnier. Le Sars-CoV2 a donné lieu à des pics d’incidence d’infections qui n’ont pas encore atteint la régularité. Un virus est défini comme saisonnier, en effet, lorsque ces pics sont réguliers : certains ont des pics hivernaux, d’autres printaniers par exemple. Le Sars-CoV2 manque encore d’une telle régularité, bien qu’il l’atteindra probablement avec le temps, mais même aujourd’hui, nous observons plus d’un pic chaque année. Ceci est probablement lié au fait que l’immunité de la population n’a pas atteint un niveau tel qu’elle ralentisse encore plus la circulation du virus et, surtout, parce que de nouvelles sous-variantes sont impliquées. Si une sous-variante intervient qui remplace rapidement la précédente, dans un délai inférieur à douze mois, il est clair que les éventuels facteurs saisonniers apparus sont interrompus. C’est à la fois parce que nous avons une population qui n’est pas complètement immunisée et parce que le sous-variant échappe au système immunitaire.

Pour que le Sars-CoV2 devienne saisonnier, cela pourrait prendre plusieurs années : lors des précédentes pandémies de grippe, nous avons eu un ou deux pics pandémiques, puis la circulation mondiale du virus s’est synchronisée, le virus est devenu plus ou moins saisonnier après deux saisons. On n’a pas vu cela avec le coronavirus, probablement en raison de la capacité du virus, notamment dans la version omicron, à produire des sous-variantes à fort échappement immunitaire, qui parviennent ainsi à échapper aux défenses immunitaires précédentes. Dans tous les cas, plus le virus circule, plus l’immunité de la population a tendance à augmenter, quels que soient les sous-variants : il est donc vrai qu’on peut avoir des pics même deux fois par an, mais l’intensité, en tant qu’impact de la maladie, au fil du temps diminue et la part de la population atteinte d’une forme grave de la maladie tend à diminuer.

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*Pierluigi Lopalco est professeur d’hygiène à l’Université du Salento