Cancer du sein métastatique, biopsie liquide pour intercepter la résistance
L’examen sera bientôt largement disponible en Émilie-Romagne. Il est essentiel de définir des recommandations pour l’accès au test, qui pourrait concerner environ 750 patients par an dans la région.
Maintenant qu’il existe diverses thérapies ciblées contre le cancer du sein métastatique, il est de plus en plus important de connaître le profil moléculaire de la maladie. Et dans certains cas, un prélèvement sanguin suffit, grâce aux technologies qui permettent de réaliser une biopsie liquide : c’est-à-dire d’analyser l’ADN tumoral circulant dans le plasma. En Émilie-Romagne, on estime que ce test pourrait concerner environ 750 patients métastatiques chaque année, et il est donc nécessaire d’identifier au plus vite les laboratoires autorisés à réaliser le test au sein du réseau régional d’oncologie.
C’est ce qu’ont déclaré les experts réunis aujourd’hui dans la table multidisciplinaire d’Émilie-Romagne du projet « Biopsie liquide dans le cancer du sein métastatique ER+ / HER2 », qui vise à dégager des recommandations pour promouvoir l’égalité d’accès aux nouveaux tests dans les systèmes de santé de chacun. Région.
Identifier les tumeurs résistantes aux thérapies « hormonales »
Sept tumeurs du sein sur dix sont positives pour les récepteurs hormonaux et négatives pour le récepteur Her2 (ER+ HER-), et au sein de ce sous-groupe certaines tumeurs développent une mutation particulière, Esr1, pour laquelle des thérapies ciblées existent. La biopsie liquide peut révéler ou non la présence d’un des principaux mécanismes de résistance aux traitements traditionnels en cas de néoplasie ER+ HER2-, explique-t-il. Claudio Zamagnidirecteur de l’oncologie médicale sénologique et gynécologique IRCCS Sant’Orsola Bologne : « Un nouveau médicament sera bientôt disponible en Italie pour les patients porteurs de la mutation Esr1. Il est appelé élacestrant et est un dégradateur sélectif des récepteurs des œstrogènes (Serd) qui s’est révélé efficace et améliore la survie sans progression de la maladie. Il représente donc une option thérapeutique nouvelle et valable dans un sous-groupe de cas de cancer du sein particulièrement difficiles à traiter. »
Le test qui trouve la mutation dans le sang
La biopsie liquide permet également d’éviter l’administration de traitements inefficaces, comme il le souligne. Nicolas Normannopremier directeur scientifique Dino Amadori Irccs Meldola : « Une meilleure connaissance de la nature biologique des tumeurs permet une meilleure sélection de thérapies. La biopsie liquide est réalisée avec le Next Generation Sequencing, ou séquençage parallèle, qui est la technologie de référence, mais aussi la Digital Polymerase Chain Reaction (d-PCR) ». « Des centres d’oncologie d’excellence absolue, tant dans le domaine clinique que dans le domaine de la recherche, sont actifs dans notre région depuis de nombreuses années – conclut-il. Mattia AltiniDirecteur des Soins Hospitaliers de la Région Émilie-Romagne – Nous travaillons pour garantir à tous les patients un accès rapide et généralisé à la biopsie liquide ».