L’exercice physique : un allié des femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique

L’exercice physique : un allié des femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique

Le mouvement réduit la douleur et soulage la fatigue chez ces patientes, affirme une étude présentée à la XIVe Conférence européenne sur le cancer du sein, qui se déroule aujourd’hui à Milan. Mais elle doit être réalisée sous la supervision d’un physiothérapeute expert.

Nous ne savons toujours pas pourquoi : mais les preuves montrent que l’exercice aide les femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique à réduire la douleur qui accompagne trop souvent la maladie. Peut-être – comme il l’a expliqué Anouk Hiensch du Département d’Épidémiologie du Centre Médical Universitaire d’Utrecht, aux Pays-Bas, lors de la XIVe Conférence Européenne sur le Cancer du Sein qui s’est ouverte aujourd’hui à Milan – c’est parce que l’activité physique réduit les niveaux d’inflammation”. Cependant, poursuit Hiensch, nous n’aurons une réponse définitive qu’après avoir mené des analyses plus approfondies. Celles, par exemple, concernent des échantillons de sang prélevés sur certains patients ayant participé à l’essai présenté par Hiensch lors de la Conférence. Cependant, c’est une bonne nouvelle pour les quelque 50 000 femmes en Italie qui vivent avec cette maladie. Chaque année, environ 14 000 nouveaux cas de cancer du sein métastatique sont estimés dans notre pays, dont environ 3 400 sont déjà à un stade avancé au moment du premier diagnostic.

Neuf mois de formation

L’étude a porté sur 357 patients de différents centres de cancérologie en Europe et en Australie. La moitié des participants ont été affectés à un programme d’exercices personnalisé de neuf mois, tandis que l’autre moitié a continué les soins standard. Le programme d’entraînement comprenait deux séances hebdomadaires d’exercices de résistance, d’aérobic et d’équilibre, supervisés par un physiothérapeute ou un expert en science de l’exercice. De plus, les femmes des deux groupes ont été encouragées à être actives au moins 30 minutes par jour, également grâce à un appareil de surveillance de l’activité physique.

Moins de fatigue, moins de douleur

Les résultats, selon les chercheurs dirigés par Hiensch, sont encourageants : les femmes qui ont participé au programme d’exercices ont principalement signalé des niveaux de fatigue plus faibles, une fatigue profonde et persistante qui interfère avec les activités quotidiennes normales et une meilleure qualité de vie globale. Le bénéfice constaté chez les femmes de moins de 50 ans et chez celles qui souffraient de douleurs au début de l’étude était encore plus significatif.

Un programme pour tous les âges

Sur la base de ces résultats, affirment les chercheurs, il est important que le mouvement, supervisé par des experts, devienne une partie intégrante des soins standard pour toutes les patientes atteintes d’un cancer du sein métastatique, en particulier celles souffrant de douleur. Il reste toutefois à voir si les patients de plus de 50 ans peuvent également bénéficier de l’exercice. Peut-être, suggèrent les auteurs, que le programme pourrait être adapté aux besoins spécifiques des différents groupes d’âge pour être tout aussi efficace. L’important est que les patients intéressés à intégrer l’activité physique dans leur parcours thérapeutique en parlent avec leur médecin ou infirmière spécialisée, pour trouver un professionnel du secteur qui pourra leur recommander la bonne quantité d’exercice physique et les mouvements corrects pour soulager les symptômes.

Améliorer la qualité de vie

L’étude de Hiensch et collègues – a souligné le président de la Conférence européenne Michail Ignatiadis, de l’Institut Jules Bordet de Bruxelles – montre qu’il est possible d’améliorer la qualité de vie même des patients pour lesquels la guérison n’est pas toujours possible. Mais pour inscrire l’activité physique dans le parcours thérapeutique, une évaluation du rapport coût/bénéfice est nécessaire. Ce n’est qu’avec ces données, espère le groupe de recherche néerlandais, qu’il sera possible de convaincre les établissements de santé de financer ce type de programme.