Les Italiens en savent encore trop peu sur le VPH et le cancer du col de l’utérus
Une enquête de GWI révèle que la moitié des personnes interrogées ne connaissent pas le lien entre l’infection par le virus du papillome et l’apparition de tumeurs, comme le cancer du col de l’utérus.
Une enquête menée par GWI auprès de près de neuf mille personnes dans 12 pays européens et sud-américains met en évidence un manque de sensibilisation mondiale aux risques que le virus du papillome fait peser sur la santé humaine. L’enquête, commandée par Roche, commençait par une question : « Que savez-vous du VPH ? ». Et les réponses révèlent que la moitié des personnes interrogées ont une connaissance limitée, voire inexistante, du lien entre l’infection et le cancer du col de l’utérus.
Méconnaissance
Les données font réfléchir, si l’on regarde les chiffres de cette pathologie. L’infection au VPH, qui survient presque toujours lors de rapports sexuels, est en effet responsable de plus de 99 % des cancers du col de l’utérus, une pathologie oncologique qui est diagnostiquée chaque année chez environ 600 000 femmes dans le monde et qui s’avère mortelle pour environ 340 000 d’entre elles. De plus, 93 % des cancers du col de l’utérus pourraient être complètement évités grâce à un dépistage approprié et à la vaccination contre le VPH.
La prise de conscience du lien entre le virus du papillome humain et le cancer du col de l’utérus et de l’importance de la prévention par la vaccination et le dépistage est donc fondamentale pour éradiquer cette maladie. Malheureusement, trop de gens semblent encore l’ignorer : en Italie par exemple, seules 28 % des 505 femmes interrogées dans le cadre de l’enquête semblent avoir une connaissance approfondie du VPH, 22 % déclarent ne rien savoir et 50 % n’en ont qu’une connaissance limitée.
Prévention
Parlant plutôt de prévention, l’enquête montre qu’une femme sur cinq, sur plus de 5 650 personnes interrogées entre 23 et 55 ans, n’a jamais subi de dépistage du VPH. En Italie, où les programmes de dépistage du cancer du col de l’utérus sont actifs et où, dans certaines régions, le test HPV est déjà proposé gratuitement tous les 5 ans aux femmes âgées de 30 à 64 ans, l’enquête dresse un bilan relativement positif de la situation : 68 % des les personnes interrogées déclarent avoir déjà subi un dépistage cervical (test HPV/Pap) ou en prévoir un prochainement (13%).
L’élimination du cancer du col de l’utérus à l’échelle mondiale est l’un des objectifs de l’agenda stratégique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui, dans ses lignes directrices, recommande le test ADN du VPH comme dépistage primaire pour toutes les femmes. Parmi les objectifs de l’OMS, garantir que d’ici 2030 90 % des filles avant l’âge de 15 ans soient vaccinées contre le VPH et que 70 % des femmes soient dépistées par des tests performants avant l’âge de 35 ans et de nouveau d’ici 45 ans. Ceci, combiné à la vaccination contre le VPH, pourrait empêcher plus de 62 millions de décès au cours des 100 prochaines années.
Un accès fluctuant
L’enquête commandée par Roche a également montré que même si les taux de recours au dépistage varient d’un pays à l’autre, des obstacles persistent qui empêchent les femmes de passer le test. Plus de 50 % des nouveaux cancers du col de l’utérus surviennent chez des femmes qui n’ont jamais subi de dépistage ou qui ne l’ont pas fait au cours des cinq années précédant l’apparition de la maladie. De nombreux facteurs peuvent contribuer à la non-adhésion aux programmes de dépistage du cancer du col de l’utérus, comme la difficulté d’accès aux soins de santé – également en termes logistiques, les obstacles sociaux et économiques, culturels et personnels : parmi les obstacles les plus cités par les répondants des 12 pays impliqués dans l’enquête. s’inquiètent du fait que la procédure de test soit douloureuse (jusqu’à 63 % dans certains pays), ainsi que d’un sentiment d’inconfort à l’idée de parler de leurs antécédents sexuels ou de leur sexualité avec un professionnel de la santé (jusqu’à 57 % dans certains pays).1
Différents obstacles limitant l’adhésion au dépistage du VPH pourraient expliquer l’intérêt pour l’autotest constaté dans l’enquête. Dans les pays européens, où les tests sont plus accessibles, également grâce aux programmes de dépistage existants, 57 % des femmes ont exprimé leur intérêt pour la possibilité de passer des tests permettant l’auto-prélèvement de l’échantillon. Ce pourcentage s’élève à 77 % dans les pays d’Amérique latine, où il est plus difficile d’accéder au dépistage, également en raison du manque d’infrastructures et de services de réservation adéquats.