La thérapie adjuvante, la grande aide contre le cancer du sein
Il y a exactement 50 ans, l’Institut national du cancer des États-Unis s’est tourné vers un oncologue médical italien pour mener un essai clinique qui permettrait de sauver la vie de millions de femmes atteintes d’un cancer du sein. Cet Italien était Gianni Bonadonna, directeur de l’oncologie médicale à l’Institut national du cancer de Milan, et l’institut américain l’a financé pour prouver que la chimiothérapie après l’ablation d’une tumeur augmente les chances de guérison. L’équipe du Tumor Institute l’a fait et les résultats révolutionnaires ont été publiés dans Le Journal de médecine de la Nouvelle-Angleterre en février 1976.
Ainsi est née l’histoire du traitement adjuvant du cancer du sein, une success story qui s’est déroulée au fil de toutes ces décennies, avec le développement d’options thérapeutiques de plus en plus efficaces et moins toxiques.
Il faisait partie de l’équipe qui a mené cette fameuse expérience à Milan Silvio Monfardiniaujourd’hui président du projet Oncopedia de l’École européenne d’oncologie, qui sera l’invité du Festival di Salute le 14 octobre et qui parlera de l’esprit pionnier de ce groupe de recherche.
Avec lui, il apportera son expérience de patient Antonella Campana d’Incontradonna, vice-président de la Fondation Aiom, tandis que Michelino De Laurentiisdirecteur du Département du District Thoraco-Sénologique de l’Institut National du Cancer Fondation G. Pascale de Naples, parlera des traitements actuels.
Une thérapie de précaution
L’idée d’une thérapie adjuvante est née pour tenter de tuer les cellules qui, bien que la tumeur ait été retirée chirurgicalement, pourraient être restées en circulation et qui, avec le temps, pourraient provoquer la propagation de la maladie à d’autres organes. Au fil des décennies, les stratégies utilisées pour réaliser cette opération de nettoyage ont été différentes : chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie, pour ne citer que les plus traditionnelles.
Aujourd’hui, à côté de ceux-ci, d’autres sont arrivés, comme les inhibiteurs de cyclines ou les médicaments utilisés pour les personnes porteuses de la mutation du gène BRCA. La science reconnaît différents types de cancer du sein et pour chacun d’eux, en fonction du profil de risque de la patiente – qui peut être calculé dans certains cas grâce à des tests spécifiques – les oncologues élaborent un parcours thérapeutique. La mise en place est l’étape la plus délicate, celle qui demande de l’expérience et de la spécialisation : c’est pourquoi les associations de patients et les oncologues recommandent de se rendre dans un centre hautement spécialisé pour cette première phase.
La qualité de vie
Certains de ces traitements, notamment la chimiothérapie, ont un impact majeur sur la qualité de vie. Et c’est précisément pour cette raison que les avantages et les inconvénients doivent être au centre d’une discussion ouverte et franche entre le médecin et le patient. L’opportunité offerte par la thérapie adjuvante doit être expliquée à la patiente, qui doit être suivie dans le temps pour surveiller sa qualité de vie et la maintenir toujours élevée.
Beaucoup de choses ont également changé à cet égard depuis les années 1970 : il existe aujourd’hui des thérapies de soutien beaucoup plus efficaces mais surtout des molécules moins toxiques avec lesquelles l’option adjuvante peut être réalisée. Dans le but de réduire toujours plus le risque de récidive sans compromettre la possibilité pour les patients de vivre une vie similaire à celle de ceux qui n’ont pas reçu de diagnostic de cancer.