Myélome multiple, une campagne pour mieux gérer les rechutes
Elle fait partie du groupe des maladies lymphoprolifératives chroniques, avec un âge moyen d’apparition d’environ soixante-dix ans et une légère prévalence chez les hommes. Surtout, explique Elena Zamagni, hématologue à l’IRCCS AOU Sant’Orsola-Malpighi de Bologne, c’est encore une maladie dont on ne peut jamais dire « je m’en sors ». Parce qu’elle se reproduit périodiquement, comme la marée sur les plages d’Europe du Nord, se caractérisant par une alternance de périodes de rémission et d’apparition de rechutes. Il s’agit du myélome multiple, une tumeur qui affecte un type particulier de cellules de la moelle osseuse, les plasmocytes, c’est-à-dire ces éléments du système immunitaire qui ont pour tâche de produire des anticorps pour combattre les infections. Chaque année, près de six mille Italiens découvrent qu’ils souffrent de cette pathologie. Qui, tout comme les vagues de la mer, peuvent revenir à intervalles réguliers tout au long de la vie d’un patient. « En fait, il arrive que même après une thérapie ciblée, certaines cellules se révèlent résistantes au médicament et survivent, continuant à se répliquer jusqu’à provoquer une rechute », poursuit Zamagni. Comme une vague qui lèche à nouveau le sable.
Myélome multiple, la campagne MMarea
Ce n’est donc pas un hasard si la campagne de communication promue par Pfizer Italia en collaboration avec l’AIL – Association italienne contre la leucémie, le lymphome et le myélome, s’appelle « MMarea ». Myélome multiple. Vague après vague ». L’objectif, explique le président du comité scientifique de l’AIL, William Arcese, est d’informer, de soutenir et d’enseigner à gérer toutes les phases de la maladie, pour aider les patients à ne jamais se sentir seuls et à ne jamais perdre espoir, même lorsque la maladie se fait à nouveau sentir. Le cœur de la campagne est une histoire illustrée, créée par Manuela Andreani et disponible sur le site d’information www.mmarea.it, qui raconte l’histoire d’un pêcheur qui fait face jour après jour aux défis causés par les marées. Le récit est divisé en cinq chapitres qui décrivent métaphoriquement les cinq moments fondamentaux de la vie des personnes atteintes de myélome multiple : le diagnostic, les thérapies, la rechute, la rémission et la prise de conscience. Un podcast est également né du récit illustré avec la voix narrative de l’acteur Luca Zingaretti.
« Reprendre la mer », après les rechutes
« En fait, la rechute est le moment le plus difficile – confirme Zamagni – malgré notre engagement, en tant que médecins, à rappeler au patient cette caractéristique de la maladie. Tout se passe comme si l’information relative à la rechute, que l’on prend soin de communiquer au début du diagnostic, était d’une certaine manière effacée de la mémoire des patients, qui se retrouvent donc sans la force psychologique d’y faire face à nouveau après. une période de rémission… et donc de calme relatif ». Ainsi, pour aider les patients à affronter le retour de la vague, il est important de rassembler tout leur potentiel individuel et collectif : affections, amitiés, travail. « L’accompagnement au moment de la rechute est fondamental – souligne Arcese – et la capacité à faire face à ce défi est indépendante du statut socio-économique ou du niveau d’éducation du patient. Tout ce dont nous avons besoin, c’est d’une prise de conscience et d’une communauté accueillante et capable de donner un coup de main. » Comme cela se produit dans l’un des épisodes du podcast, lorsque le pêcheur qui a tout perdu suite à la violence de la vague est aidé par les habitants de sa commune à reconstruire son bateau pour retourner à la mer.
Thérapies contre le myélome multiple
De nombreuses approches thérapeutiques différentes sont désormais disponibles contre le myélome multiple, mais aucune ne représente la « norme de soins ». Le type de thérapie utilisée dépend en effet de la phase – rechute initiale ou réfractaire – dans laquelle se trouve le patient. Outre la chimiothérapie et la greffe de cellules souches autologues, divers agents biologiques dirigés contre les plasmocytes néoplasiques et le microenvironnement de la moelle osseuse sont désormais disponibles : parmi eux également des anticorps monoclonaux bispécifiques comme l’elrantamab, récemment autorisés par la Commission européenne. C’est un médicament dont la cible est représentée par deux molécules : d’une part l’antigène de maturation des cellules B (BCMA), molécule spécifique exprimée sur tous les plasmocytes, mais plus largement sur les cellules malignes, et qui a pour fonction de garder les vivants et les différenciant. L’autre cible est représentée par le CD3, qui est l’une des molécules essentielles à l’activation des lymphocytes T, les cellules du système immunitaire dont la tâche est de reconnaître et de tuer les cellules tumorales. Dans ce cas, l’anticorps bispécifique réalise une action de « rapprochement » des lymphocytes T des cellules néoplasiques (ce qu’on appelle une « synapse immunologique ») pour favoriser leur destruction. Les résultats des études, publiés dans Nature Medicine, montrent que dans des catégories spécifiques de patients, l’elrantamab double le taux de réponse et quadruple le temps sans maladie par rapport à l’ensemble des traitements utilisés en pratique clinique.