Le mal-être des jeunes d’aujourd’hui : ce que font de mal l’école et la famille

Le mal-être des jeunes d’aujourd’hui : ce que font de mal l’école et la famille

A l’école on apprend à devenir de futures ressources humaines, mais le cœur n’est plus éduqué. Et pendant ce temps-là, chez nous, le poids de la modernité tue les valeurs. La misère des jeunes au centre du Salute Festival lors de la conférence du samedi 14 octobre à 10h30 intitulée « Demandez-moi comment je vais »

Nous sommes plongés dans une crise culturelle qui creuse de profonds écarts entre l’éducation intellectuelle et sentimentale de nos jeunes. Cet abandon du cœur et de l’esprit est plus que évident dans l’actualité, comme en témoigne, dans son expression la plus extrême, l’événement douloureux de Palerme survenu l’été dernier. Et alors, la question se pose : où échouons-nous ?

Les défauts de l’école

L’école, autrefois sanctuaire de l’éducation globale, a perdu de vue l’importance de nourrir l’âme autant que l’esprit. Au lieu d’être un lieu où les jeunes apprennent à être des citoyens responsables et émotionnellement équilibrés, l’école semble avoir été réduite à des usines de production de ressources humaines, fonctionnelles mais souvent anémiques sur le plan émotionnel et relationnel.

Les défauts de la famille

Mais nous ne pouvons pas faire porter tout le fardeau sur ces institutions. La famille, colonne vertébrale de l’éducation affective, s’effondre sous le poids de la modernité. L’économie frénétique, la culture de l’immédiat et la saturation des médias numériques détournent les parents de leur devoir premier : guider leurs enfants sur le chemin compliqué de l’âge adulte.

Et quand l’école et la famille échouent, que reste-t-il ? Un vide dangereux que les jeunes tentent de combler par tous les moyens à leur disposition. Et c’est ici qu’intervient le monde numérique, fournissant une avalanche de contenus qui, au lieu d’éduquer, déforment souvent. La pornographie en ligne, par exemple, se présente comme un faux éducateur sur la sexualité, cimentant les stéréotypes négatifs et les idées erronées sur le consentement et le respect.

Le rôle des médias

Les médias traditionnels et la culture populaire jouent également un rôle néfaste. À une époque dominée par l’image, les stéréotypes et les récits déformés concernant le genre et les relations sont amplifiés, donnant lieu à une normalisation des comportements dysfonctionnels et des attitudes inacceptables. C’est un problème qui dépasse l’individu ; c’est une question systémique qui touche les fondements de notre société.

Développer l’intelligence émotionnelle

C’est pourquoi le changement doit être multidisciplinaire et engageant, et il doit commencer dès maintenant. Les éducateurs, les parents, les législateurs et la communauté dans son ensemble doivent collaborer pour rétablir l’importance de l’éducation sentimentale et émotionnelle. Une solution pourrait consister à intégrer dans les programmes scolaires des matières traitant explicitement de l’intelligence émotionnelle, du consentement et des relations émotionnelles. De même, les parents doivent être soutenus dans leurs efforts éducatifs, peut-être par le biais de programmes de formation et de soutien. Et les médias, pour leur part, doivent commencer à exercer un plus grand sens de responsabilité éthique dans la représentation des relations humaines.

Ignorer cette crise équivaut à compromettre l’avenir même de notre société. Nous ne pouvons plus nous offrir le luxe de chercher ailleurs. Il est temps de combler ce déficit éducatif et de travailler ensemble pour le combler. C’est seulement alors que nous pourrons espérer un avenir plus équilibré, plus respectueux et plus humain.