Infections, c’est ainsi que le nez nous protège
Une étude parue dans Nature a étudié le fonctionnement du système immunitaire dans les voies respiratoires supérieures, révélant des détails utiles pour le développement de vaccins nasaux.
Le Covid a relancé l’attention sur les vaccins nasaux, considérés par beaucoup comme la meilleure stratégie pour lutter contre la transmission d’un agent pathogène respiratoire hautement infectieux tel que le Sars-CoV2. Les vaccins nasaux, en effet, nous permettraient de préparer une réponse immunitaire déjà dans les voies respiratoires supérieures, stoppant ainsi les infections dans leur élan. Nous avons aujourd’hui la confirmation que la zone du nez semble particulièrement adaptée à cette tâche : elle possède en effet un système immunitaire complexe et plus actif que prévu, comme le montre une nouvelle étudepublié le Nature.
Des écouvillons pour faire la lumière sur le système immunitaire du nez
Certains chercheurs de l’Institut d’immunologie de La Jolla, en Californie, ont braqué les projecteurs sur le système immunitaire qui se cache dans notre nez. La raison de leur intérêt, expliquent-ils au début des travaux, est facile à dire : nous en savons beaucoup sur le fonctionnement du système immunitaire circulant – notre sang contient une réserve de cellules chargées de nous défendre, les globules blancs – mais nous savons peu de choses sur la géographie et l’organisation de celle-ci au niveau nasal, d’où proviennent de nombreuses infections. Pour mieux l’étudier, les scientifiques ont collecté des centaines de prélèvements effectués à différentes hauteurs des voies respiratoires nasales supérieures pendant plusieurs mois (également à l’aide d’un endoscope) sur un total d’une centaine de donneurs, dont certains avaient eu des infections virales comme le Covid. . En analysant ces prélèvements nasaux, et dans certains cas même des échantillons de sang, les chercheurs ont mieux caractérisé le système immunitaire supérieur.
Cellules mémoire et centres germinaux pour lutter contre les infections
Les analyses révèlent que des cellules mémoire dites résidentes sont présentes ici, tant les lymphocytes B que les cellules mémoire T sont des cellules du système immunitaire qui maintiennent la mémoire des antigènes déjà rencontrés, prêtes à entrer en action lors d’une nouvelle exposition éventuelle. Ces cellules des voies respiratoires supérieures sont observées depuis longtemps, au moins un an, et sont assez abondantes, explique de La Jolla Shane Crottyresponsable de la recherche : « Cela signifie qu’il n’est pas nécessaire d’attendre que des cellules immunitaires situées ailleurs soient recrutées dans les voies respiratoires supérieures pour combattre une infection. »
Les chercheurs ont également observé qu’au niveau des végétations adénoïdes d’une bonne partie des participants, il existe des centres germinaux actifs – des zones responsables de la maturation des lymphocytes B – même si nous parlons d’adultes chez qui on croyait que les végétations adénoïdes étaient n’est plus fonctionnel. Les experts ne cachent pas qu’il s’agit là de données assez inattendues et en partie rassurantes pour la population adulte, car il a confié l’un des auteurs un Actualités Nature.
Étudier l’immunité nasale pour le développement de nouveaux vaccins
Les scientifiques ajoutent ensuite d’autres précisions : la plupart des lymphocytes B trouvés produisent des immunoglobulines de type IgA (comme prévu : les IgA sont des anticorps typiques de la muqueuse), des lymphocytes B et T spécifiques de différents antigènes (dont le Sars-CoV2) sont observés et observent certains différences et similitudes avec les caractéristiques des cellules immunitaires dérivées du sang. Dans l’ensemble, concluent-ils, « ce qui a été observé met en évidence la présence et le maintien de différents lymphocytes B spécifiques de l’antigène et de différents sous-types de lymphocytes T qui contribuent à la mémoire immunologique des voies respiratoires supérieures et peuvent aider à protéger contre les agents pathogènes respiratoires ». Par conséquent, valider et soutenir davantage l’étude et le développement de nouveaux vaccins nasaux.
Il y a quelques jours, par exemple, on a appris qu’un vaccin nasal contre le Covid-19 chez les hamsters parvenait à interrompre la transmission du virus, limitant sa prolifération dans les voies respiratoires supérieures, comme l’explique le journal. pages De Avancées scientifiques.