Féminicides : les écoles ne peuvent pas tout faire seules. Parents, réveillons-nous !
Chers parents, réveillons-nous !
Notre société est confrontée à une crise profonde et complexe, le fémicide, et l’éducation de nos enfants joue un rôle crucial. Il est temps d’agir dans l’éducation émotionnelle de nos enfants, et nous ne pouvons pas tout laisser sur les épaules de l’école.
Placer le fardeau de l’éducation émotionnelle sur les enseignants, c’est comme laisser une note : « Apprenez à mon enfant à gérer ses émotions, ses déceptions et, s’il y a le temps, même à lacer ses chaussures. Cela semble absurde, et pourtant…
L’éducation sentimentale commence à la maison
Les enfants apprennent à gérer leurs émotions avec nous, leurs parents, et pas seulement dans les couloirs de l’école. Exiger tout aux enseignants, c’est comme ignorer une plante qui a besoin d’eau et espérer que quelqu’un d’autre s’en occupera.
L’école peut et doit jouer un rôle, mais elle ne peut et ne doit pas être la seule institution responsable.
Maintenant, posons-nous une question sérieuse : combien d’entre nous, parents, parlons ouvertement de leurs sentiments avec nos enfants ? Nous sommes pour eux leurs premiers modèles. Si nous n’abordons pas ces problèmes à la maison, nous ne devrions pas être surpris si les jeunes se sentent perdus face aux premières difficultés émotionnelles. L’école y contribue, mais s’attendre à ce qu’elle fasse tout, c’est comme attendre d’un chef qu’il organise seul un banquet pour une centaine de personnes.
La négligence des familles
En tant que psychothérapeute, je constate au quotidien les conséquences de ce manque : des jeunes confus, incapables de gérer leurs émotions, souvent parce qu’ils n’avaient pas d’exemples ou d’espaces dans leur famille pour apprendre ces compétences. Il est temps de mettre fin à cette négligence.
Nous ne pouvons plus jouer au jeu du blâme. L’éducation émotionnelle est une tâche qui nous concerne tous : l’école, la famille, la société. C’est un appel à la responsabilité collective, une urgence d’élever des adultes émotionnellement sains et résilients. L’école fait sa part, mais sans notre soutien actif, son travail risque de n’être qu’un cri dans le vide.
L’éducation basée sur l’empathie manque
Il est essentiel de réfléchir au message que nous envoyons à nos enfants sur le respect du sexe opposé et la gestion de la frustration et de la colère. Les féminicides sont la pointe tragique d’un iceberg qui trouve ses racines dans un tissu social où l’éducation basée sur le respect et l’empathie fait souvent défaut. Ce n’est pas seulement une question d’éducation, c’est une question de civilisation. Chaque parent a le devoir d’intervenir, d’être présent, d’éduquer. Nous ne pouvons plus nous permettre de garder le silence, ni de déléguer à d’autres une tâche qui est fondamentalement la nôtre.
L’école ne peut pas tout faire seule.
Agissons maintenant.
L’auteur est psychologue, psychothérapeute, président de l’Association Nationale des Addictions Technologiques, GAP et Cyberintimidation « Di.Te »
Professeur de psychologie du travail et des organisations à l’Université Polytechnique des Marches