Crises cardiaques et accidents vasculaires cérébraux : ils coûtent à l’Europe près de 300 milliards d’euros
2% du PIB européen risque de s’envoler pour faire face aux crises cardiaques, aux accidents vasculaires cérébraux, à l’insuffisance cardiaque et aux mille conséquences à long terme des maladies cardiovasculaires. Avec un impact qui semble vraiment intenable. Tant pour les systèmes de santé que pour les familles, mais aussi évidemment pour les malades. Parce qu’une personne atteinte d’une maladie cardiaque et artérielle chronique représente un engagement vraiment important pour ceux qui l’aident. En l’absence d’un appel fort en faveur de la responsabilité personnelle et des politiques de prévention, une recherche présentée au Congrès de Société européenne de cardiologie (ESC) en cours à Amsterdam.
Soins de longue durée
Les chiffres font vraiment réfléchir. Selon des estimations basées sur des informations de 2021, dans les 27 pays de l’UE, le coût de ces pathologies serait d’environ 282 milliards d’euros. Et surtout, pas moins de 155 milliards d’euros seraient consacrés aux soins de longue durée des patients : en pratique, environ 11 % des coûts européens des dépenses de santé. L’étude a été réalisée grâce à la collaboration entre la Société européenne de cardiologie (ESC) et l’Université d’Oxford et a été coordonnée par Ramon Luengo Fernández de l’université anglaise.
Voici les postes de dépenses
Cette analyse très approfondie est la première à utiliser des registres et des enquêtes de patients à l’échelle européenne plutôt que des hypothèses et, contrairement aux rapports précédents, elle inclut les coûts des soins sociaux à long terme. Selon l’étude, chaque année la « facture » des maladies cardiovasculaires est lourde entre coûts sanitaires et coûts sociaux. Le poste le plus important, qui représente 46%, est lié à la santé : 130 milliards d’euros. 25 milliards vont à l’aide sociale (9 %), 79 milliards d’euros à l’aide dite « informelle » (ces coûts incluent le travail ou les loisirs, valorisés en termes monétaires, auxquels parents et amis ont renoncé pour apporter une aide non rémunérée, soit 7,5 milliards d’euros). milliards d’heures de soins non rémunérés pour les patients atteints de maladies cardiovasculaires, pour un total de 79 milliards d’euros dans l’UE). Enfin, 15 milliards d’euros de pertes de productivité sont liés à la maladie et/ou au handicap (5%) et 32 milliards de pertes de productivité dues à des décès prématurés (12%). Le soleil soins hospitalierscoûte 79 milliards d’euros, soit 51 % des coûts de santé liés aux maladies cardiovasculaires. Les médicaments contre les maladies cardiovasculaires représentaient 31 milliards d’euros (20 %) des coûts de santé, suivis par les maisons de retraite avec 15 milliards d’euros (9 %). Moralité : chaque citoyen de l’UE paie 630 euros pour ces pathologies, avec des pics dépassant les 900 euros en Allemagne.
La réponse s’appelle la prévention
Selon l’un des auteurs de l’étude, Victor Aboyans de l’Université de Limoges et membre du conseil d’administration de l’ESC « l’étude souligne l’urgence d’agir collectivement à l’échelle européenne pour mieux lutter contre le risque cardiovasculaire des citoyens européens, notamment par une réglementation pour une meilleure prévention et un investissement cardiovasculaire dans la recherche. En choisissant de ne pas investir dans les maladies cardiovasculaires, nous reportons simplement les coûts. » En bref, nous devons nous concentrer sur l’information des citoyens pour améliorer les profils de risque de chacun. Il en est convaincu Cyrus Indolfi, Président de la Fédération Italienne de Cardiologie. « La prévention, à préparer au cas par cas, doit être l’objectif stratégique de la médecine du futur – explique-t-il. Et cela passe par des campagnes d’information et de responsabilité sociale qui doivent toucher tout le monde. À la fois femmes et hommes. » L’objectif est donc de sensibiliser les gens aux facteurs de risque cardiovasculaire et de s’assurer qu’ils adoptent de saines habitudes. Pensez simplement à l’exercice physique – conclut Indolfi. Déplacez-vous régulièrement conduit à une réduction de la mortalité cardiovasculaire jusqu’à 30%, mais en Italie, nous sommes à l’avant-dernière place parmi les nations européennes. Il n’existe pas de thérapies pharmacologiques permettant d’atteindre ces résultats, mais nous restons « paresseux ». Et nous devons changer. »