Cancer Du Sein : Les Facteurs Pronostiques

LE GRADE DU CANCER

LE PRINCIPE 

Le médecin anatomopathologiste examine au microscope (examen histologique) les tissus prélevés lors d’une biopsie ou au décours de l’intervention chirurgicale Selon l’aspect des cellules, il attribue un grade. 

LE GRADE HISTO-PRONOSTIC 

La définition du grade histo-pronostic de la tumeur (grade Scarff-Bloom-Richardson ou « sbr ») est basée sur les caractéristiques des cellules tumorales et leur relation entre elles. Le grade « sbr » obtenu par l’addition de trois critères résumés dans le tableau ci-dessous.   Ceci permet de déterminer le grade, à partir du score obtenu : 

  • Grade I : 3, 4, 5
  • Grade II : 6 et 7
  • Grade III : 8 et 9


Les cancers de grades I, II et II» sont désignés quelquefois comme étant bien différenciés, modérément différenciés ou peu différenciés. 

SON INTÉRÊT… 

Le grade aide à préciser la stratégie thérapeutique et à évaluer le pronostic de la maladie. Les cancers dont l’aspect du tissu est très proche du tissu normal sont dits de faible grade. Ils ont tendance à évoluer et à s’étendre plus lentement que les cancers avec un grade plus élevé 
La présence de récepteurs œstrogènes ou à la progestérone.

LES RECEPTEURS HORMONAUX (RH)

POURQUOI C’EST IMPORTANT…

Ce sont des protéines chargées de transmettre les informations de l’extérieur de la cellule vers l’intérieur (noyau). Les récepteurs sont spécifiques, car ils ne reconnaissent qu’une seule protéine qui circule dans le sang comme, par exemple, une hormone.
Les cellules normales du sein ont deux récepteurs différents qui reconnaissent les deux hormones sexuelles que sont les œstrogènes et la progestérone. Ces deux types d’hormones jouent un rôle important dans le développement et la croissance du sein normal à la puberté. Ces deux hormones commandent aussi les modifications de taille des seins notées au cours du cycle menstruel et durant la grossesse.

EN CAS DE CANCER…

Lorsqu’une cellule devient cancéreuse, elle peut garder des récepteurs fonctionnels aux œstrogènes et à la progestérone. Dans ce cas, les hormones naturelles de la patiente peuvent, en théorie, continuer à stimuler la croissance des cellules cancéreuses.

LA RECHERCHE ET LE DOSAGE DES RÉCEPTEURS HORMONAUX

La recherche de récepteurs hormonaux constitue une étape importante dans l’évaluation du cancer du sein. Elle permet de prédire la réponse au traitement hormonal.
Cette recherche est effectuée sur le prélèvement effectué lors de la biopsie ou du traitement chirurgical initial.
Les dosages isotopiques utilisent directement une hormone marquée, c’est donc un résultat « fonctionnel ».
Les études immuno-histologiques utilisent des anticorps monoclonaux dirigés contre la protéine des récepteurs. Les résultats obtenus sont parfois différents. Ils permettent d’étudier la variabilité des récepteurs et d’expliquer certains échappements thérapeutiques.

LEUR VALEUR PRONOSTIQUE

Les cancers du sein dont les cellules tumorales contiennent des récepteurs d’œstrogènes et de progestérone sont souvent désignés comme des tumeurs ER+ (positives) et PR+ (positives). Ces cancers tendent à avoir un meilleur pronostic que les cancers n’ayant pas ces récepteurs. En général, ils répondent à un traitement hormonal, utilisé pour bloquer les effets des œstrogènes et/ou de la progestérone.

LE C-ERBB-2 OU HER2/NEU

UN PARAMÈTRE TRÈS IMPORTANT… 

Dans un quart des cancers du sein, un taux trop élevé d’une protéine accélératrice de la croissance appelée HER2/neu , produit du gène c-erbB2 .
Cette protéine est un récepteur transmembranaire à la surface des cellules tumorales. 
Ces cancers ont tendance à se développer et à s’étendre plus agressivement que les autres types de cancers du sein. 

FACTEUR PRÉDICTIF POUR LE TRAITEMENT 

Les différentes études ont aboutit au consensus suivant :

  • Traitement par l’Herceptin TM en cas de surexpression d’HER2 qui est associée à une sensibilité à ce médicament
  • La positivité de HER2 peut :
  • Signifier une résistance à l’hormonothérapie notamment au tamoxifène
  • Être prédictif d’une réponse aux anthracyclines à doses élevées 
  • Signifier une résistance au CMF
  • Associée à une augmentation de la réponse aux taxanes  

AUTRES EXAMENS POUR DÉTERMINER LE PRONOSTIC

LA CYTOMÉTRIE DE FLUX 

La ploïdie des cellules cancéreuses se réfère à la quantité d’ADN qu’elles contiennent dans leur noyau. S’il y a une quantité normale d’ADN, les cellules sont dites diploïdes. Si le taux d’ADN est anormal, les cellules sont dites aneuploïdes. 
Certaines études ont montré que les cancers du sein aneuploïdes ont tendance à être plus agressifs. 

L’INDEX Ki-67 

De quoi s’agit-il ? 

L’antigène Ki-67 est un marqueur de prolifération (étude réalisée, à l’origine dans la ville de Kiel (Ki) sur un clone de cellules 67 ). 
Cet antigène est présent au niveau du noyau des cellules prolifératives, en phase G1, S, G2 et M et absent des cellules quiescentes, G0. Sa fonction précise n’est pas connue mais sa participation au maintien du pouvoir prolifératif ou au contrôle du cycle cellulaire est suggérée. 
L’antigène Ki-67 est détecté par l’anticorps Ki-67 en immunohistochimie et immunofluorescence. 
L’index de marquage par le Ki-67 représente le pourcentage de noyaux colorés par l’anticorps Ki-67. 

Ce que l’on sait… 

Un index Ki-67 élevé indique que les cellules cancéreuses se divisent rapidement.
Une méta-analyse portant sur 12 155 patientes de 38 études a démontré qu’un Ki 67     élevé est associé à un risque de rechute élevé.
Le nombre de ganglions (N) touchés et l’index Ki-67 sont des facteurs pronostiques indépendant pour la survie sans progression et la survie globale.
L’index Ki-67 est un facteur indépendant influençant la survie sans progression et la survie globale. Il donne, ainsi, une information supplémentaire pour l’évaluation du risque

AUTRES EXAMENS A L’ÉTUDE 

L’étude du statut du gène de la topo-isomérase IIa est à l’étude pour évaluer l’intérêt d’un traitement par une anthracycline, surtout chez les patientes HER2 +. 
La valeur prédictive des mutations du gène p53 suppresseur de tumeur, du récepteur de facteur de croissance de l’épiderme (EGFR) et de la densité des microvaisseaux (le nombre des petits vaisseaux qui alimentent et fournissent de l’oxygène au cancer) sont en cours d’étude.

LES FACTEURS PRONOSTIQUES VALIDÉS

Au-delà du stade TNM, en cas de maladie non métastatique, les facteurs suivants sont considérés comme très importants, pour évaluer le pronostic de la maladie (absence de récidive et survie globale) et déterminer la stratégie thérapeutique 

  • La taille de la tumeur : < 1 cm et > 1 cm
  • L’envahissement ganglionnaire histologique et le nombre de ganglions touchés
  • Le grade pathologique de la tumeur (biopsie ou lors de l’opération) : sbr 1, 2 ou 3,
  • La présence ou l’absence de récepteurs hormonaux (RH° ; leur présence, œstrogènes (ER+) et progestérone (PR+) est de meilleur pronostic
  • Une surexpression du récepteur HER 2