
La chirurgie du cancer du sein a quatre objectifs :
- confirmer le diagnostic et préciser le stade d’évolution du cancer, notamment examiner si les ganglions ont été atteints par des cellules cancéreuses
- enlever la tumeur
- prélever et examiner certains ganglions
- conserver ou restaurer la taille et la forme du sein après l’ablation de la tumeur ou de la totalité du sein
QUELLE CHIRURGIE AU NIVEAU DU SEIN ?
La chirurgie conservatrice a pour but d’enlever la totalité de la tumeur sans enlever la totalité du sein. On parle aussi de tumorectomie, d’exérèse, ou encore de mastectomie partielle. La tumeur est enlevée avec une large marge de tissu autour d’elle. Cette marge de sécurité limite ainsi le risque de récidive. Le mamelon et l’aréole sont conservés (sauf pour certaines tumeurs, situées derrière le mamelon et l’aréole). Dans certains cas, l’analyse de la tumeur et du tissu autour d’elle montre que la marge de sécurité est insuffisante, le chirurgien est alors amené à proposer une seconde intervention. Elle est toujours associée à un examen des ganglions (voir « Le curage axillaire »).
Cette technique n’entraîne pas une déformation du sein trop importante.
La mastectomie totale consiste à enlever la glande mammaire dans son intégralité y compris l’aréole et le mamelon. Après cette intervention, le chirurgien prescrit une prothèse mammaire externe. La reconstruction est possible environ un an après la fin du traitement de radiothérapie (voir « Qu’est-il possible de faire après une mastectomie ? »). Parfois, elle est réalisée en même temps que la mastectomie (reconstruction immédiate). La reconstruction est prise en charge à 100 % par l’Assurance Maladie.
Que ce soit en cas de mastectomie totale ou de chirurgie conservatrice, une partie des ganglions de l’aisselle est le plus souvent enlevée (voir « Le curage axillaire. Pourquoi? Comment ? »).
Chaque cancer est particulier et nécessite une chirurgie appropriée.
COMMENT DÉCIDER ?
Pour des tumeurs du sein de moins de 5 centimètres, les études montrent que la mastectomie ou la chirurgie conservatrice accompagnée d’une radiothérapie ont la même efficacité : après plusieurs années, on ne constate ni plus ni moins de réapparition du cancer dans un cas comme dans l’autre. Les deux techniques offrent les mêmes chances de guérison. Chez la femme qui a une poitrine de petit volume, une mastectomie totale peut néanmoins être nécessaire. Une reconstruction permettra par la suite de retrouver le volume du sein.
Lorsque la tumeur est de taille plus importante, une mastectomie totale est souvent nécessaire.
Certaines situations ne permettent toutefois pas d’envisager une chirurgie conservatrice, la mastectomie est alors inévitable, on parle d’indications à la mastectomie.
Dans certains cas (tumeur dont la taille ne permet pas de traitement conservateur, par exemple), le médecin propose une chimiothérapie avant la chirurgie (appelée chimiothérapie néoadjuvante) afin de diminuer la taille de la tumeur et d’envisager par la suite une chirurgie conservatrice. Chez la patiente âgée, une hormonothérapie néoadjuvante est parfois proposée.
Après le bilan diagnostique, le chirurgien propose et explique à la patiente le ou les types de chirurgie les mieux adaptés à sa situation. Le choix du traitement prend également en compte le souhait de la patiente. La patiente a le temps de réfléchir et d’en discuter avec le chirurgien ou son médecin traitant.
Dans certaines situations, le choix du type de chirurgie n’est pas possible avant l’intervention, notamment lorsque la tumeur n’est pas palpable ou pas visible sur les mammographies. Le chirurgien informe la patiente systématiquement avant l’intervention de la nécessité d’adapter la chirurgie au cours de l’opération. C’est uniquement après avoir obtenu l’accord de la patiente que le chirurgien réalise l’opération.
Enfin, dans un nombre limité de cas, après une première chirurgie conservatrice, les résultats définitifs de l’examen anatomopathologique conduisent le chirurgien à proposer par la suite une mastectomie totale afin de compléter le traitement. Une mastectomie totale est toujours réalisée avec l’accord de la patiente.
LES PRINCIPALES INDICATIONS D’UNE MASTECTOMIE:
- Plusieurs tumeurs dans le même sein.
- Un cancer qui présente des signes d’inflammation d’abord traité par une chimiothérapie néoadjuvante.
- Un cancer volumineux par rapport au volume du sein sans possibilité de faire une chimiothérapie néoadjuvante.
- Une lésion susceptible de se transformer en cancer étendu.
- Une récidive.
- Une contre-indication à réaliser une radiothérapie (radiothérapie du thorax effectuée dans le passé)
À QUEL MOMENT LE CHOIX DE LA PATIENTE INTERVIENT-IL ?
« L’étape du choix du traitement est importante. Il ne faut pas se précipiter mais prendre le temps pour oser poser des questions »
« Nous avons choisi avec mon cancérologue le traitement le mieux adapté à ma situation »
Pour les patientes et anciennes patientes qui ont participé à la rédaction de ce document, la rémission et la guérison sont les résultats les plus importants de la chirurgie.
« La mastectomie est une épreuve difficile. J’ai eu besoin d’un soutien psychologique pour y faire face »
Des études scientifiques ont cherché à savoir ce que les patientes ressentaient après l’un ou l’autre type de chirurgie. Ces études montrent que la plupart des patientes qui ont eu une chirurgie conservatrice sont satisfaites des résultats esthétiques. Elles ont pu préserver leur sein et leur image corporelle et éviter ainsi le recours à une prothèse externe ou à une reconstruction du sein. En revanche, certaines se sentent angoissées à l’idée que le cancer puisse revenir.
« Grâce à la reconstruction de mon sein, j’ai pu retrouver confiance en moi »
Les patientes qui ont eu une mastectomie semblent moins s’inquiéter d’une éventuelle récidive du cancer. Cependant, certaines acceptent difficilement la perte de leur sein.
« J’ai beaucoup de mal à accepter la mastectomie, même si je sais que c’est le prix de la guérison »
QU’EN PENSENT LES PATIENTES ?
« La mastectomie est une épreuve difficile. J’ai eu besoin d’un soutien psychologique pour y faire face »
Des études scientifiques ont cherché à savoir ce que les patientes ressentaient après l’un ou l’autre type de chirurgie. Ces études montrent que la plupart des patientes qui ont eu une chirurgie conservatrice sont satisfaites des résultats esthétiques. Elles ont pu préserver leur sein et leur image corporelle et éviter ainsi le recours à une prothèse externe ou à une reconstruction du sein. En revanche, certaines se sentent angoissées à l’idée que le cancer puisse revenir.
« Grâce à la reconstruction de mon sein, j’ai pu retrouver confiance en moi »
Les patientes qui ont eu une mastectomie semblent moins s’inquiéter d’une éventuelle récidive du cancer. Cependant, certaines acceptent difficilement la perte de leur sein.
« J’ai beaucoup de mal à accepter la mastectomie, même si je sais que c’est le prix de la guérison »
Mise à jour : 25/06/08
LE CURAGE AXILLAIRE, POURQUOI, COMMENT
Le risque de trouver des cellules cancéreuses dans les ganglions axillaires dépend de la taille de la tumeur dans le sein. Plus la tumeur est grosse, plus il y a de risques que les cellules se soient propagées vers les ganglions.
Afin de savoir si des ganglions axillaires sont atteints par le cancer, le chirurgien en enlève certains. Ce curage axillaire est réalisé au cours de l’opération du sein. Il s’agit d’une courte incision limitée à l’aisselle qui permet de prélever des ganglions afin de les analyser.
Le curage axillaire présente l’avantage de détecter la présence de cellules cancéreuses, mais il entraîne parfois un lymphœdème.
LE GANGLION SENTINELLE
il est parfois possible de prélever uniquement ces ganglions sentinelles. On parle alors de technique du ganglion sentinelle.
On injecte un produit au voisinage de la tumeur ou près de l’aréole du sein. Ce produit est collecté par le système lymphatique* pour se concentrer au niveau des premiers ganglions axillaires. Une scintigraphie permet de bien les repérer; le prélèvement est ainsi facilité.
Deux produits sont le plus souvent utilisés en France : un colorant appelé bleu patenté ou un produit radioactif injecté quelques heures avant l’opération. Ce produit radioactif est sans danger pour la patiente.
L’avantage de la technique du ganglion sentinelle est d’éviter les conséquences gênantes d’un curage axillaire. En effet, lorsque les ganglions prélevés et analysés ne sont pas envahis par les cellules cancéreuses, il est inutile de réaliser un curage axillaire. Cette technique permet d’éviter le curage axillaire chez la moitié des patientes dont la tumeur est inférieure à 3 centimètres et chez trois quarts des patientes dont la tumeur mesure moins de 1 centimètre.
La technique du ganglion sentinelle consiste donc à enlever et examiner uniquement un à deux ganglions. Cette technique innovante n’est pas proposée par toutes les équipes médicales. Ses résultats sont régulièrement validés.
LES RÉSULTATS DE L'ANALYSE
S’il n’y a pas de ganglion sentinelle détecté ou si l’analyse des ganglions sentinelles prélevés révèle la présence de cellules cancéreuses, un curage axillaire est réalisé soit pendant la chirurgie du cancer du sein soit lors d’une seconde intervention.
Grâce à la technique du ganglion sentinelle, la chirurgie est ainsi adaptée à l’agressivité de la tumeur.
Si les ganglions sont atteints, le médecin propose un traitement supplémentaire (appelé traitement adjuvant) pour compléter la chirurgie : radiothérapie*, chimiothérapie*, anticorps monoclonaux ou hormonothérapie
Sources INCa Curage axillaire
Mise à jour le 8/11/2012